Justice

Deux mois de prison ferme et cinq ans d'interdiction de séjour en France après une tentative d'agression dans le tramway, à Clermont-Ferrand

Deux mois de prison ferme et cinq ans d'interdiction de séjour en France après une tentative d'agression dans le tramway, à Clermont-Ferrand
Alors qu’il se trouvait dans une rame du tramway, à Clermont-Ferrand, le jeune homme avait appelé la police pour signaler qu’il allait agresser une passagère (photo d’illustration Thierry Lindauer). © Thierry LINDAUER
Jugé ce vendredi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un jeune Congolais disant avoir 23 ans (*) a été condamné à deux mois de prison ferme, avec maintien en détention et cinq ans d’interdiction de séjour sur le territoire français.

Le jeune homme avait été interpellé par la police, en milieu d’après-midi, le 9 mars, dans une rame de la ligne A du tramway, à Clermont-Ferrand. Quelques minutes plus tôt, c’est lui qui avait composé à plusieurs reprises le « 17 », indiquant au commissariat central qu’il allait « tabasser » une passagère qu’il n’avait jamais vue, dont le seul tort était, selon lui, d’être d’origine congolaise...

Des injures à caractère raciste

Après avoir tenté de la frapper à coups de pied, il avait été maîtrisé_non sans mal_ par des agents de la T2C, le réseau de transports en commun de l'agglomération clermontoise. En attendant l’arrivée des policiers, il les avait alors copieusement insultés, disant notamment à l’un d’eux : « sale blanc, tu me parles pas, je déteste la France, vous ne ferez pas la loi, je suis raciste anti-blanc ».

Un jeune homme condamné pour une agression au couteau commise à Clermont-Ferrand

Interpellé sans difficultés, le jeune homme s’était à nouveau énervé à son arrivée à l’hôtel de police. Au moment de la fouille, il s’était rebellé contre trois fonctionnaires de police (l'un d'eux, victime d'un coup, s'est vu notifier un jour d'ITT), tenant à nouveau des propos racistes et leur promettant qu’ils iraient « en enfer avec leurs familles ».

Un mystérieux complot
ourdi par le Congo et l'église évangélique...

A la barre, il conteste la façon dont les événements sont rapportés par le tribunal, demande à voir les enregistrements des caméras de vidéosurveillance du tram et à écouter les retranscriptions de ses appels passés au commissariat. « A votre place, assène-t-il aux magistrats, j’aurais lu le dossier ! Essayez d’être lucides et réalistes quand vous évoquez les faits ».

Sans se départir de son calme, le tribunal cherche logiquement à savoir ce qui a poussé le prévenu_jusqu’ici inconnu de la justice, sans domicile fixe et en situation irrégulière depuis près de deux ans_à agir ainsi.

Sa haine de la France s’expliquerait, toujours selon lui, par le fait que « personne ne [l]’a aidé à sortir de la précarité la plus totale » dans laquelle il se trouve depuis des mois. « Chez vous, les droits humains sont moins respectés que chez moi, au Congo », note-t-il.

Quant à la tentative d’agression sur la passagère, elle se justifierait par un très mystérieux complot ourdi à son encontre « par l’église évangélique et par des gens du Congo », qui seraient responsables de sa situation actuelle. La seule origine congolaise de la victime expliquerait alors son geste totalement irrationnel à son encontre...

« Il n'y a pas eu, de sa part, d'intention réelle d'attenter à la vie de la passagère. Ses appels passés au commissariat avant de commettre cette tentative d'agression est une forme d'appel à l'aide, même si la forme pose évidemment problème ».

Me lucie buisson (Avocate de la défense)

Après que le procureur de la République, Marlène Roch, a requis trois mois de prison ferme, avec maintien en détention et cinq ans d’interdiction de séjour, son avocate, Me Lucie Buisson, a estimé que « le comportement de [son] client sonne surtout comme un appel à l’aide, certes très maladroit, face à un sentiment de grande injustice et de persécution ».

Christian Lefèvre

(*) Alors que son état civil indique qu’il serait né en mars 1995 et donc âgé de 26 ans. Il aurait bénéficié d'un titre de séjour en France entre 2014 et 2015 et aurait étudié à Bourg-en-Bresse et à Lyon. Après avoir regagné le Congo, il était revenu en France en 2018, sans titre de séjour, cette fois. Il aurait alors déposé une demande d'asile, avant d'annuler cette démarche, souhaitant repartir dans son pays natal. Il était, depuis, sans domicile fixe et n'était arrivé à Clermont-Ferrand que trois jours avant les faits qui l'ont conduit devant le tribunal.

¨Parties civiles. Deux des trois policiers ciblés par le jeune homme lors de ses accès de violence se sont constitué parties civiles. Représentés à l'audience par Me Sandrine Legay, ils ont obtenu chacun 150 euros de dommages et intérêts. La passagère victime de la tentative d'agression n'était, en revanche, ni présente, ni représentée au tribunal.


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1 commentaire

Fanfan 63 a posté le 13 mars 2021 à 08h38

S'il n'aime pas la France, qu'est ce qu'il fait ici à Clermont alors ? Il mérite l'expulsion après avoir purgé sa peine.

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